23 janvier 2014

Le recteur de Lille appelle à « rompre avec les conservatismes » pour tirer profit des postes supplémentaires

« Une simple augmentation de moyens, si elle ne s'accompagne pas d'une réflexion sur l'exercice du métier enseignant, risque de rester totalement improductive », estime jeudi 16 janvier 2014 Jean-Jacques Pollet, recteur de Lille, lors d'une conférence de presse consacrée à la préparation de la rentrée 2014. « J'espère que la prolongation des discussions sur le décret de 1950 [entre le ministère et les organisations syndicales] permettra d'avancer », ajoute-t-il. Selon lui, l'académie de Lille « n'a pas été maltraitée » dans la répartition nationale des moyens pour septembre, avec 74 postes dans le premier degré, 40 dans le second degré (dont 30 heures en HSA). Le recteur annonce aussi que 11 réseaux préfigurateurs ont été choisis dans l'académie pour expérimenter la réforme de l'éducation prioritaire à partir de septembre.

« Je forme le vœu qu'il sera possible en 2014 de rompre avec les conservatismes qui ont fossilisé la réflexion », déclare le 16 janvier 2014 Jean-Jacques Pollet, lors d'une conférence de presse consacrée à la préparation de la prochaine rentrée. Le recteur de Lille estime que « cela n'a plus de sens aujourd'hui de ne prendre en compte que le temps passé devant les élèves pour évaluer le service d'un enseignant ».

« Il a été accompli beaucoup de choses jusqu'ici, notamment avec la priorité donnée au premier degré. Ces dispositions n'étaient pas de nature à heurter nos partenaires sociaux. Nous entrons aujourd'hui dans le dur, comme l'a dit Vincent Peillon en réunissant récemment les recteurs, avec des dossiers plus controversés comme la révision du décret de 1950 », développe Jean-Jacques Pollet.

Le recteur souligne que les moyens attribués à l'académie pour la rentrée sont « en hausse » : 74 postes ETP sont créés dans le premier degré et 40 postes dans le second degré. Cependant, ces 40 postes représentent 10 ETP supplémentaires et l'équivalent de 30 emplois en HSA. Deux postes de CPE, un poste d'infirmier et un poste d'assistant social sont aussi créés.

« J'entends peut-être déjà les esprits chagrins nous dire que le compte n'y est pas », commente le recteur. « Je rappelle que, pour la seconde année consécutive, le solde est positif, ce qui constitue une rupture avec la politique antérieure », ajoute-t-il. L'académie de Lille avait bénéficié de 259 ETP supplémentaires à la rentrée 2013.

PROGRESSION DU NOMBRE D'ÉLÈVES EN LYCÉE

Dans le premier degré, qui devrait accueillir 959 élèves supplémentaires en septembre, les 74 nouveaux postes vont être mis au service des grandes orientations nationales : dispositif « plus de maîtres que de classes », soutien à la scolarisation des moins de trois ans dans l'éducation prioritaire, restructuration progressive des réseaux d'aide (Rased) et formation des nouveaux enseignants.

Dans le second degré, la répartition des moyens prendra en compte une évolution démographique contrastée : les collèges vont perdre des élèves (- 544 selon l'estimation du rectorat), les lycées en gagner (+ 1 926). « Pour le niveau collège, l'évolution démographique se trouve neutralisée car la dotation horaire globale ne variera pas par rapport à 2013 », annonce le recteur.

ÉDUCATION PRIORITAIRE : 11 RÉSEAUX PRÉFIGURATEURS

Onze réseaux préfigurateurs expérimenteront la réforme de l'éducation prioritaire dès septembre 2014 dans l'académie de Lille. Le rectorat ne précise pas la localisation de ces réseaux, voulant en réserver la primeur aux partenaires sociaux. Le service des enseignants de ces collèges et écoles sera aménagé pour leur donner du temps pour la concertation, la formation et l'accueil des familles.

« L'équivalent de 45 ETP sera consommé dans les collèges pour assurer la pondération de service », précise le recteur. En effet, dans ces établissements, le service hebdomadaire d'un enseignant certifié passera de 18 heures de cours à 16,4 heures en moyenne.
Source : UNETP Delphine BUREAU à partir de AEF